Influencé par les cultures urbaines depuis de nombreuses années, c’est dans ce domaine que Bambi Bakbi a forgé son identité. Issu du graffiti, cet artiste lyonnais s’est essayé sur de nombreux pans de murs de la ville et s’est différencié par la justesse de ses gestes et l’harmonie des couleurs. Ambiance exotique ou encore univers japonisant, vous avez sans doute dû découvrir l’une de ces fresques lors de l’événement Collisions Urbaines, de l’exposition One Shot ou encore à Spraying Board.
Pour replonger dans l’art de Bambi Bakbi, rendez-vous au Fort Superposition à son solo-show, jusqu’au 25 juillet. Pour l’occasion, l’artiste a répondu à quelques unes de nos questions.
Exposition organisée en collaboration avec le Géant des Beaux-Arts.
Si tu avais 5 mots pour décrire ton exposition « Balade nocturne », quels mots choisirais-tu ?
Je dirais Japon, nuit, rétro, voyage ou encore Vice City.
Tu es inspiré par la culture japonaise. En quoi cela t’attire ?
C’est plutôt un souvenir de ma génération qui a grandi dans les années 1990, gravitant autour de Dragon Ball Z, Pokémon ou Metal Gear Solid. Les mangas, les dessins animés, les jeux vidéo de Capcom et de Konami avec lesquels j’ai grandi. Dans tout ça, tu as toujours une image séduisante de la culture asiatique. Tu as une lassitude par rapport à l’endroit où tu vis, donc tu rêves tout le temps d’ailleurs.
Il y a également beaucoup de motifs tropicaux dans tes œuvres. D’où vient cette passion pour l’univers exotique ?
C’est attirant parce qu’il n’y en a pas en France. Ça me rappelle l’idée de vacances, l’idée de voyages et la chaleur, de l’été en somme.

Comment la mise en œuvre de cette exposition a fait évoluer ton art ?
J’avais déjà plus ou moins mon univers. Je voyais à peu près ce que je voulais faire. C’était plus de l’expérimentations sur le point de vue technique. Je suis passé des sprays et des murs aux pinceaux et papiers afin de me perfectionner dans ma technique d’illustration. C’est difficile d’être à la fois rapides et cleans avec des coups de sprays, surtout sur des petits formats. Grâce aux pinceaux, je peux représenter ce que je veux avec plus de précision. Esthétiquement, ça m’ouvre un champ très large. Surtout dans la réalisation des couleurs et des lumières. Par conséquent, je me sens plus à l’aise avec les idées graphiques qui ne me venaient pas à la tête avant. Je me sens plus libéré artistiquement.
Quel est ton lien avec l’association Superposition ?
Tout d’abord, Superposition m’a proposé le format de solo-show qui est très gratifiant pour moi. Il y a beaucoup de gens qui viennent voir mes travaux. Donc, le réseau de Superposition se raccroche au mien. L’association m’a aidé à mieux borner l’idée de l’exposition, à mieux expliquer et à mieux organiser ce que je fais. Grâce à de telles expositions, je m’améliore dans la création, la réalisation et la gestion de mon art.
Pour terminer, peux-tu dire un souvenir marquant de ta meilleure balade nocturne ?
Quand j’habitais à Londres, il m’arrivait de me perdre très régulièrement. Une fois, j’ai mis 3 heures pour arriver de Liverpool Street à Brick Lane qui se trouvent à 20 min à pied l’un de l’autre. J’ai pris le dernier métro, je ne savais pas où je devais descendre pour rejoindre mes potes. Je n’avais plus de batterie sur mon portable, donc sans gps je suis arrivé à la fermeture du club (rires).