Chaque mois Superposition met à l’honneur une œuvre d’art afin de vous faire découvrir ses détails, son élaboration et l’artiste qui en est à l’origine. Ce mois-ci nous vous présentons l’artiste Tang au travers d’une de ces œuvres issue de l’exposition BRUTE.
Dans une réflexion commencée il y a des années, Tang nous présente Gabbiano d’Entelli au travers de l’utilisation d’amas et de plâtre. Le tout mêlé à la thématique de l’objet réapproprié de l’exposition de Superposition.
Dans ses créations en solo, comme en duo, on retrouve chez l’artiste la thématique de la créature masquée, encline à exister dans un monde mystérieux possédant son passé et son futur.
Le thème du personnage masqué […] il y en a beaucoup dans mes créations et dans les dessins d’imagination libre. Et puis alors, lui [Gabbiano d’Entelli], oui, c’est vraiment un mélange de plein de choses à la fois: momie, égyptien, un moine, un pèlerin, ces figures qui reviennent souvent dans mon travail et depuis longtemps.
Tang
Focus sur l’œuvre de Tang : La capuche

C’est dans un milieu empli de référence historique, que Gabbiano d’Entelli vient prendre vie pour l’exposition BRUTE. Gabbiano, “mouette” en italien, renvoie à l’imaginaire de la créature oiseau à bec pointu, que l’on a pu apercevoir maintes fois dans son travail, notamment celui de la série Amelin en 2020, en duo avec l’artiste Etus.
Le personnage, aussi mystique qu’intrigant assoie son passé sur l’Histoire de Venise et son île Burano dont le travail de la dentelle remonte au XVIe siècle. Durant la création de l’œuvre, la capuche apparaît au gré du façonnage de bandes de plâtre, laissant vivre sa matière brute. Cette légère aération par laquelle le masque noir se laisse apercevoir à sa base, créer une réelle identité au personnage inconnu de tous, et qui ici prend vie.
Gabbiano D’entelli est finalement la rencontre juste des pratiques de Tang, la sculpture des amas, la peinture, l’Histoire et ses inspirations ésotériques.
Et Gabbiano c’est ça. Esthétiquement, c’est toujours intéressant d’avoir ce personnage immaculé au milieu de choses rouillées , anciennes et autres. Lui il est neuf, il débarque dont ne sais où mais c’est une créature récente, qui vient d’être faite… et comment il peut s’incruster dans plein objets? Je ne sais pas quelle gueule ça va prendre. Je ne sais pas encore, ça reviendra.
Tang
Zoom sur l’œuvre : l’écume

Faire en voyant ce que j’ai, c’est ça. Ce sont des éléments qui sont là. Il y a le hasard d’utiliser les objets comme le hasard d’utiliser un dessin pour le recycler en autre chose, c’est la même en démarche finalement.
Tang
Tel le héro marvélien qui façonne nos imaginaires, le personnage se dresse dans un mouvement entremêlant les amas de différentes tailles. Un mouvement arqué, inspiré de La Vague d’Hokusai prend forme par sa structure centrale rouillée, à laquelle vient se mêler d’autres bouts de fil de fer plus petits et malléables. C’est ainsi que ces fines bribes de fils sortant de la vague, éclaboussent et flottent pour créer cette première scène de vie du personnage de Tang.
Lui je voulais qu’il surf donc à partir de là, faire un cœur comme ça avec cette ferraille là. Elle allait bien. Et puis rajouter de l’écume avec les petit fils pour qu’il y est un peu de légèreté et du mouvement, de vague d’hokusai. Et puis, le petit tourbillon est tombé nickel. Je voulais avoir la ferraille et du noir et du blanc. Là, je n’avais pas envie de rajouter un truc en plastique vert, ce n’était pas le lieu pour ça. Il fallait que ça reste assez simple. très blanc, très propre et puis, un truc rouillé tel quel, comme ça c’était trouvé en marchant.
Tang
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Mentionné dans l’article – l’artiste Etus et leur série Amelin en duo :
Un grand merci à Tang pour ces propos et précisions.
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